Te Moana Ninamu
Carnet d'un étudiant en Shiatsu

Protège ton coeur

Lorsque je donne le Shiatsu, l'échange énergétique est tel qu'il m'arrive d'attraper les "déséquilibres" de mes receveurs. Comment me protéger?

3 Mai 2024

J’ai ainsi eu l’expérience de faire des cauchemars toute la nuit, d’avoir le ventre qui tourne pendant des heures, les muscles tendus, les trapèzes tendus avec des fourmillements piquants comme des aiguilles, des maux de têtes ou encore de sentir une grosse fatigue, des cernes sous les yeux… comme vidé de ma propre énergie.

La première fois j’ai eu très peur: je prenais conscience que j’entrais dans un monde où évoluaient des forces invisibles qui pouvaient me terrasser. Et puisque j’ai choisi de m’aventurer sur ce terrain, je dois trouver de quoi me protéger car ces expériences sont assez désagréables, et je ne sais pas jusqu’où ça peut aller.

Je pose la question autour de moi: chacun y va de sa recette personnelle. On allume une bougie ou fait brûler de l’encens, on récite un mantra, on porte des amulettes ou des pierres protectrices sur soi…

Pour ma part, je suis à la recherche de quelque chose sans artifices, sans gadgets, simple. Je ne crois pas vraiment que je trouverai du côté des solutions clés en main. J’aime apprendre grâce à mes sensations: je ressens, je découvre, je comprends et j’intègre. C’est plus long mais l’expérience et le temps ont l’avantage de m’apporter solidité et stabilité.

Un expert me confie aspirer l’énergie impure d’une main, la remonter jusque dans son cœur pour la nettoyer, puis la restituer propre à son propriétaire par l’autre main. Je suis plutôt séduit par cette façon de faire, … quant au chemin pour y arriver… je l’imagine long et subtil…

Voici en partage quelques principes que j’ai expérimenté pour renforcer mon ancrage, ce qui devrai me permettre de me protéger.

 

Respirer

Travailler avec l’énergie du souffle, quelles que soient les pratiques: respirer avec le ventre, exercices de respiration du Yoga, Qi Gong ou Tai Chi Chuan.

Prendre appui sur ma respiration me donne rythme et équilibre dans ma pratique du Shiatsu.

En respirant calmement et profondément mon esprit divague moins, je suis présent et je reste centré à tout moment.

Je peux visualiser les mouvement de l’air qui parcoure tout mon corps, ou encore ‘envoyer l’air’ afin qu’il circule dans le corps du receveur.

« Je suis l’arbre »

Le principe est d’intégrer des capacités qui renforcent la stabilité comme :

  • Me visualiser être un arbre
  • m’enraciner profondément en terre
  • étendre mes branches vers le ciel
  • visualiser mon axe vertical ciel-homme-terre
  • descendre ma conscience et mon souffle dans mon ventre
  • je suis au centre
  • sentir mon calme intérieur
  • je suis présent

Cet état d’esprit qui allie les qualités de force et de souplesse permet de traverser plus sereinement la vie qui peut être sacrément mouvementée.

Face à la tempête,

sois comme le roseau

qui plie mais ne rompt pas.

La posture de l’arbre (Qi Gong)

C’est une posture d’apparence immobile. Tout le travail est invisible, il se fait en interne. Il est très intense et puissant pour se renforcer à plusieurs niveaux: physique, équilibre, musculaire, articulaire, mental, concentration, relâchement, tonicité, énergétique, stabilité, émotionnel, circulation… C’est notre véritable force intérieure qui s’épanouit dans cette posture. En maintenant cette posture pendant ne serai-ce qu’une minute je prends conscience de mes tensions dans tout le corps, je tente de trouver un équilibre entre tous les muscles qui contractent, les articulations rigides, le coeur qui accélère, la volonté éprouvée, je dois trouver un espace pour calmer, relâcher et maintenir. Il faut vraiment une determination sans faille pour tenir le coup, tout en gardant l’esprit paisible! Il faut vraiment le pratiquer pour comprendre ce que je tente d’expliquer ici en quelques mots.

Travailler avec les arbres et la terre

Dans son livre Chi Nei Tsang, Mantak Chia, maître Qi Gong, propose de communiquer avec les arbres pour se protéger et se recharger. Les arbres ont le pouvoir de guérison. Toucher un arbre car il absorbe et conduit l’énergie vers la terre qui purifie. Parler avec les arbres. Avec le shiatsu il y a une vraie communication par le toucher entre deux personnes sans utiliser le langage parlé. Étant donné que les arbres sont des êtres vivants je ne vois pas pourquoi ce serai different. Tout se passe dans le ressenti. Lorsque l’on pénètre sous l’ombre d’un arbre, on peut clairement ressentir une différence de température, l’atmosphère y est plus apaisée. Se recharger dans la nature.

Verser de l’eau sur son corps

Une pratique commune est de se laver les mains à l’eau froide après chaque séance,… « jusqu’aux coudes » dit-on. L’idée de l’eau que l’on verse sur le corps raisonne en moi :

  • avec mon identité : depuis le jour de ma naissance je porte le nom du grand océan: Moana
  • avec mon ressenti : peu importe l’humeur du moment, quand je plonge dans la mer, l’effet est immédiat, j’en ressors nettoyé en surface et en profondeur
  • je considère l’eau comme un véritable médicament (elle nettoie mon corps, purifie mon esprit, change l’humeur, calme…)
  • la vie a pris naissance dans l’eau, l’eau est porteuse de vie
  • nous sommes constitués à 65% d’eau
  • l’eau est fréquemment utilisée dans les pratiques religieuses de nettoyage, purification, renouveau…
  • l’eau porte les vibrations, les messages

J’aime aussi l’idée de répandre de l’eau autour de soi.

Faire circuler l’énergie

C’est le principe même du Shiatsu. En d’autres termes: fluidifier, évacuer l’ancien, faire de la place au nouveau, déboucher les canaux, sortir les cailloux, … ouvrir les espaces, relâcher les tensions, souffler … Ce courant qui s’écoule en continu favorise une santé optimale, il maximise notre potentiel énergétique en qualité et en intensité, ce qui a pour effet de renforcer notre protection naturelle.

Pour maintenir cet équilibre vital une pratique régulière sur soi aux plans physique, émotionnel et mental est favorable. Étirements ou mouvements en coordination avec le travail du souffle et la visualisation. La prise de recul sur soi, le relâchement, l’acceptation de soi, le relationnel… et plus le facile: aérer la pièce dans laquelle on a travaillé, ou encore: recevoir le Shiatsu!

Agrandir sa présence, émaner fort fait bouclier, donner et donner sans limites, travail de création.

Carole Beresford-Cooke 

Briller comme le soleil

Tout part de cette merveilleuse réponse toute faite d’un ami à la question du matin: « Comment vas-tu ? »
🤙 »Comme le soleil ! » ☀️

L’idée est de développer son rayonnement, d’augmenter l’intensité de sa lumière, sa « flamme sacrée », son aura.

Plus cette énergie est étendue autour de soi, plus elle nous protège, comme un bouclier. Certaines énergies sombres s’évaporent au contact de ce rayonnement énergétique, à bonne distance, le corps physique restant hors d’atteinte.

Le travail sur soi permet également cette expansion. Bien respirer, bien se nourrir, prendre soin de soi, de son corps, de son esprit, de ses émotions, de ses pensées, répandre la joie, reconnaître ses faiblesses, soigner ses blessures, accepter ses parts d’ombre, avoir une vision claire, entretenir la motivation, réaliser des projets, entretenir des relations saines…

Traverser notre vie en paix intérieure, le coeur léger.

« Quoi qu’il advienne n’en faites pas une affaire personnelle »

C’est le deuxième des quatre accords Toltèques proposés par le chamane mexicain Miguel Ruiz. Depuis mes premiers souvenirs à l’école primaire, je me suis sans cesse posé cette question: comment prendre du recul sur moi même? Ce concept m’a toujours paru mystérieux. J’ai agi en prenant les choses personnellement, en considérant les problèmes comme lourds à porter, insolvables ou collants.

Miguel Ruiz à révélé que ce deuxième accord toltèque protège des mauvais sorts, de la magie noire, des énergies perverses.
N’accorder aucune attention sur l’énergie perverse c’est en diminuer sa valeur, donc son effet sur nous-mêmes.

Travailler avec l’intention

Quel esprit guide mes actions?

Where attention goes, energy flows

Koichi Tohei teste la stabilité de son élève en position seiza.

Gardez votre poids en dessous

C’est le 3e principe de l’unification du corps et de l’esprit du maître de Aikido Koichi Tohei. Le poids du corps doit naturellement être établi au point le plus bas. En changeant simplement l’endroit sur lequel nous concentrons notre esprit, nous pouvons rendre notre corps plus lourd ou plus léger. Si nous nous concentrons sur la tête, notre corps devient facile à soulever. Si nous amenons notre concentration vers la partie inférieure, il devient plus lourd et difficile à soulever.

Debout on peut descendre sur ses appuis en adoptant la position Kiba Dachi pour être le plus proche du sol, descendre son centre de gravité augmente sa stabilité. En Seiza on peut travailler avec les orteils « armés ».

La posture du praticien

  • sympathie
    je plonge corps et âme perdus à la rescousse de celui que je veux sauver,
  • compassion
    je parle mais je n’agit pas,
  • et empathie
    je propose une solution tout en préservant mon intégrité.

Gasho

Se rassembler, s’unifier, se relier à soi, s‘aligner, se relier à l’univers, prier, demander le soutien de l’univers.

Pendant la pratique, je ressens des changements dans le corps du receveur (respiration plus lente et plus profonde, apaisement des tensions, relâchement du corps, soupirs…) et dans mon corps (tensions, circulation, soupirs, effluves d’humeur) et je me suis demandé si je ne devrai pas accepter cette énergie, la laisser me traverser, être à l’écoute, plutôt que d’en avoir peur et de chercher à m’en protéger? ‘Faire face’ plutôt qu’ignorer ou fuir. Oublier que c’est moi qui fait, ça me traverse mais ça passe et ça ne m’appartient pas. Ouvrir son champ de perception pendant la pratique Shiatsu, travailler en gardant le coeur ouvert.

Finalement je crois que dans ce domaine c’est à chacun d’expérimenter et de trouver ce qui lui correspond, et même le créer.

La ligne verte

Dans le film La ligne verte (adaptation du livre de Stephen King), accusé d’avoir tué 2 petites filles, John Coffey est enfermé dans le couloir de la mort en attendant la peine capitale. Pendant son séjour, il ramène à la vie une souris, ôte l’affreuse infection urinaire que subit Tom Hanks – chef des gardiens de prison, et guéri la femme du directeur de la prison atteinte d’un cancer au cerveau. A chaque acte thérapeutique, il absorbe le mal de la personne souffrante, recrache celui-ci sous forme de nuage noir, puis gagné d’une grande fatigue, prend son repos. Devant un tel pouvoir de guérison et convaincu de son innocence, Tom ne peut que s’incliner et lui propose la liberté mais John préfère suivre le chemin de la mort car il est épuisé par cette mission qu’il accompli depuis toujours: ressentir la souffrance de toute l’humanité.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *